mardi 6 mai 2008

Temps et Récit


« On pourrait reprendre toute l’œuvre théorique de freud du point de vue de ses implications temporelles ; on verrait que le thème de l’antérieur est sa propre hantise ». (Paul Ricoeur)[1]

« Freud a-t-il jamais cessé de s’occuper d’autre chose que du temps, tout au long de son œuvre ? On aurait le droit d’en douter. (André Green)[2]

« Si Freud comprend la dépendance de la Métapsychologie à la fantasmatisation (Cf Analyse avec fin et analyse sans fin), s’il reconnaît la part de fiction ou de roman qu’il y a dans sa théorie, c’est que le roman est utilisé ici non pour son pouvoir de distraction ou de séduction, mais parce que sa mise en œuvre nous dévoile sa fonction essentielle pour le psychisme. Si la théorie est romancée, c’est que le roman a lui aussi une fonction théorique. Et si les deux affluents, théorie et roman, se jettent dans le fleuve du fantasme, le recours à ce dernier nous offre la possibilité d’une remontée aux sources de l’activité psychique »[3]. (André Green)

NB :« L’ordre de la vérité ne fait qu’une chose avec le langage, parce que l’un et l’autre restituent en sa forme nécessaire et énonçable, c’est à dire discursive, le temps » (p95).

« … à envisager le rapport du discours avec ce qui le produit, c’est à dire tour à tour avec une institution professionnelle et avec une méthodologie scientifique, on peut considérer l’historiographie comme un mixte de science et de fiction, ou comme un lieu où se réintroduit le temps ».[4]





[1] Ricoeur P _ De l’interprétation. Point Seuil, (1965), p 462.
[2] Green A _ Le temps éclaté. Ed de Minuit, (2000), p 21.
[3] Green A _ La diachronie en psychanalyse. Ed de minuit, (2000), p 53.
[4] De Certeau M _ Histoire et psychanalyse, entre science et fiction (1986). Gallimard, Folio, p 57, (2002).